i’m
not
Giselle
Carter



INTENTION




La période que nous traversons, son flux d’informations contradictoires, le diktat scientifique, ses vérités et ses contre-vérités, le virtuel qui a pris le pas sur le réel, nous ont donné envie de prendre l’air, de décoller du réel, de se plonger dans la fiction, dans la poésie, s’éloigner du tout cartésien, du tout anxiogène. Il nous semblait urgent de faire parler le ciel, le retrouver, lever la tête vers lui, et de proposer un ailleurs. Une Respiration. Tenter un réenchantement du monde.

Par ciel, on entend un ensemble d'éléments théopoétiques, qui traverse l'histoire invisible de l'humanité autour de l'art, des croyances, des contre-cultures, des mythes et des mystères. On ne propose pas ici de projet ésotérique, mais un parcours anachronique qui se joue de nos superstitions, de nos peurs, de nos secrets et de nos contradictions.

En toile de fond, s’installe, comme une persistance rétinienne, un regard rieur sur notre contemporanéité où le culte de la certitude s’étiole pour le meilleur comme pour le pire. Du doute aux théories du complot. De la fake-news à la remise en question d’un ordre établi.

L'auteur, Manu Berk, s’est amusé à détourner le livre des prodiges de Julius Obsequens, qui est resté célèbre pour contenir des récits de phénomènes étranges survenus de 249 à 12 avant J.-C. dont certains, aériens, sont aujourd’hui catalogués dans la catégorie des OVNI.

Mais ici, l'époque est moderne, les météorites frôlent la mort de Beyoncé, la foudre s'écrase sur un célèbre restaurant en Sicile, et John Carpenter se cache derrière les cascades.

On invite le spectateur dans un monde peuplé de phénomènes non-identifiés, qui parle de toi, de moi, de nous. 



Entre installation, danse, concert et performance, le public sera invité à se glisser dans un monde habité d’étranges présences, d’apparitions nocturnes : une procession, une voiture ovni, desfantômes, un prêche sur un stabat mater, une pluie magique, un trou noir… Une sorte d'odyssée poétique de notre espace mental.  

Un questionnement sur nos superstitions, notre rapport aux icônes 2.0 car dans cette somme astronomique d'images, on ne voit plus rien … qu’un halo lumineux.
On tentera d'inventer une sorte de conte urbain, à double sens, est-ce vrai, est-ce faux ? Un double monde, un royaume illusoire où vivants et morts cherchent à communiquer et arrivent à rire de leurs paradoxes.
Et on a envie de faire semblant d'y croire.

Ce projet est un prétexte à inventer ses propres mythos, à s'amuser à nouveau des lumières et des ombres. Se laisser emporter par l'esprit d'un lieu, sa normalité et sa para-normalité, ses souterrains et ses surfaces. L’amplifier, le faire grandir et le façonner pour plonger dans l’envers du décor à la frontière de nos perceptions. Au loin, on entend une voix, un chant ...

Sur un terrain, non-loin de nulle-part,
la mort de Beyoncé tombe du ciel.  
Une traversée proche du conte urbain.
Ces fragments d'aujourd'hui se vivent comme des petits éclats de météorites ou des tableaux de la Renaissance tombés du camion.


FORME / FORMAT




Marlène Llop et le collectif BallePerdue continuent d'écrire des paysages. Ils poursuivent leur exploration contextuelle pour l’amener jusqu’à l’immersif, cette recherche d’une parole-concert inscrite dans des espaces. Avec cette nouvelle création, le défi est d’éclater le format. Tenter de dégager le 1er plan du discours pour donner plus de place aux images, ouvrir les perspectives, aérer et habiter l’espace pour déployer des points de vue.
La forme tire vers l’installation où le texte se décentralise au bénéfice des autres mediums (création sonore, corps, image, vidéos), où la plasticité du paysage et des images qui l’occupent est vecteur de signifié, où la présence chorale des amateurs n’est plus périphérique mais centrale dans la dramaturgie.

Une écriture plurielle, immersive qui s'offre à vous comme tombée du ciel. Sorte de traversée poétique, étendue par sa dimension sonore et visuelle, qui questionne à nouveau la portée pluridimensionnelle de nos vies terrestres et tente de nouer un dialogue entre monde visible et monde fantomatique. 
Prendre le temps de rentrer dans la fiction, d'infiltrer des micro-éléments et événements,d’ouvrir la brèche, la faille (décalage horaire, forces magnétiques, sas de brouillard, sol mouillé, voiture qui prend vie...). Provoquer un glissement …

Ici, la danseuse, Jiin,  silhouette mi-femme mi-enfant, dans sa partition corporelle et graphique, amène le public dans un mouvement travelling. Nous jouons de sa langue coréenne et de son parler français particulier qui amène de l’étrangeté.
Elle habite l’espace, joue sur et avec l’horizon, révèle le génie du lieu, s'amuse de ses secrets et provoque ses superstitions en dialoguant avec la musique. Les technicien.ness à vue et en jeu évoluent dans l’espace, éclairent, créent des ambiances d’eau et de brouillard, commandent à distance leur voiture ovni.
Dans une verrière, coupée du monde, le musicien et la voix off et chantée posent un univers cinématographique, commentent, dialoguent avec ce monde qui les entoure.
Les textes, aphorismes, poèmes sont entendus, vidéoprojetés comme en VOSTou deviennent paroles scandées, chantées dans une approche musicale.

I’m not Giselle Carter tente de s’inscrire dans une fiction qui viendra dessiner une ambiance urbaine, de magie et de simulacre, en s’amusant des codes et de l’esthétique des clips, du cinéma et des séries. Renouer avec le clair-obscur, jouer des lumières «déjà là», fabriquer l’atmosphère en relation à l’espace. Mêler les images sacrées et profanes : de Dieu au Tintoret en passant par Beyoncé et les films de Lynch.






EXTRAITS (en recherche)




PRODIGE I ORACLE SUR LE PARKING

Ici, la vie se résume à lever les yeux au ciel, organiser des karaokés, revendre des œuvres d’art tombées du camion, plonger les chats dans la rivière et regarder des films qui font peur. Un vidéoclub avec tous les films de John Carpenter existe. Caché derrière une cascade.

Ce pays a une gueule de mariage raté ou de signe de croix.
Quand parfois le président parle à la télé, on entend des coups de fusils et le lendemain, on retrouve des télévisions cassées jetées sur le trottoir.

La voilà la môme qui débarque, elle s'appelle Ji in, elle, a pleins de rêves mais surtout pleins de problèmes. Elle aime ce qui brille, l'or, le faux-or, les néons qui clignotent et toutes la poésie made in china. Elle rêve de monter des casinos au Costa Rica. Mais un jour, sûr, elle s'offrira un tigre.

En attendant c'est l'été et on se fait chier comme en hiver.



La brume monte comme la poussière soulevée par les dérapages sur les parkings.
Un hibou, attiré par la lumière de son téléphone frôle Ji in. La lumière c’est le reflet d’insta sur son visage.
Elle s’avance dans la forêt accroché à l’écran de son androïde qui lui fraye un chemin jusqu'au musée de la renaissance.

C'est ainsi, que commencent les prodiges. C'est ainsi, qu'il faut égorger les rêves.

Beyoncé est morte ce matin à 8h32.

—PRODIGE IV

On entend de loin une sonate.
Et pourtant de près, tout semble plus proche de la détonation.


MEDIATION




Sur cette création, les participant.e.s incarneront des figures pour composer des tableaux et images oniriques.  Des ateliers seront proposé en amont autour du corps et de la voix.

Quel profil on cherche: un groupe d’une dizaine de personnes de tout âge (on recherche une mixité enfants/adultes) ayant soit une pratique du corps ou un attrait pour danse, sport, théâtre et/ou une pratique du chant ou un attrait pour la dimension vocale. 

Ce que l'on propose: une forme de workshop dans l’espace public au cours duquel on associe les participant.e.s à notre création : composition vidéo, travail sur le chœur, composition de figures, chorégraphie, procession, déplacement, chant. Travailler autour de cet endroit d'inquiétante étrangeté, de décalage réel/fictif, de jeu d'apparition et de bascule vers un autre monde. 



︎︎︎ DOSSIER MÉDIATION COMPLET

— PRODIGE V


Un karaoké se lançait sur «  all the single ladies » au dessus de chez ma voisine.
Au même moment. La foudre s'écrasa sur le burger king d'une île en Sicile.



TRACES EN COURS










STORIES







ESPACES PAYSAGE




D'une carrière abandonnée à un parking vide sous un panneau publicitaire.
Des espaces étendus. Mi urbain, mi naturel.
Des paysages industriels, des périphéries, des recoins lunaires, des terrains de sports ou des terrains cabossés.
Des quartiers pavillonnaires.
Des zones ferroviaires ou commerciales.








EQUIPE





Mise en scène et direction artistique : Marlène Llop
Texte : Manu Berk
Musique et Création Sonore : Arthur Daygue
Voix, chant : Pina Wood
Danse : Ji in Gook
Installation, Jeu, Vidéo  : Jérôme Coffy
Installation, Jeu, Lumière : Laurie Fouvet


PARTENAIRES



Production :
BallePerdueCollectif

Production déléguée :
l’Usine / Centre national des arts de la rue et de l’espace public (Tournefeuille / Toulouse Métropole)

Coproduction et accueils en résidence :
L’Abattoir / Centre national des arts de la rue et de l’espace public de Chalon-sur-Saône.
Pronomade(s) / Centre national des arts de la rue et de l’espace public d’Encausse-les-Thermes.
Le Cratère / Scène nationale d’Alès.
Le Parapluie / Centre national des arts de la rue et de l’espace public d’Aurillac.
l’Usine / Centre national des arts de la rue et de l’espace public de Tournefeuille.
Kultura Pays Basque / Communauté d’agglomération du Pays Basque.
L’Atelline / Lieu d’activation arts & espace public

Avec le soutien de :
DGCA / Ministère de la culture.
DRAC Occitanie.
Région Occitanie.
Fonds SACD Musique de scène.
Spedidam. ADAMI.
Occitanie en scène.

Le collectif BallePerdue est accompagné à la production par Charles Bodin / LO BOL - Comptoir du Spectacle.